J’ai 35 ans et je me sens vieille.
Déjà. Tout a commencé ce jour où j’ai décidé de me laisser repousser les cheveux. Dans ma tête, j’ai pensé : aller, je le refais pour la dernière fois. Après réflexion, j’ai constaté avec horreur que j’avais soumis l’idée qu’à 35 ans (seulement) je me laisserai les cheveux longs pour la dernière fois de ma vie. Gloups.
Puis tout s’est enchaîné je me suis soudain trouvé « vieille ». J’observe davantage ce visage qui se modifie, ces cernes plus prononcées, ces rides qui s’accumulent et qui ne s’en vont pas malgré la tonne de crème. Cette ride du lion de plus en plus tenace et profonde. Les cheveux qui se ternissent, ma fatigue, mon manque de motivation pour certaines choses, et mon corps qui me fait parfois un peu trop souffrir. Toujours des douleurs à droites à gauches. Une tendinite qui ne se guérit pas vraiment et se réveille parfois doucement, des douleurs aux cervicales pour le moindre petit coup de stress…
J’ai souvent entendu dire qu’à partir de 30 ans et plus les années passant, une femme se sent plus sur d’elle, elle sait ce qu’elle veut et ne veut pas, elle se sent plus mûre, plus en confiance avec elle-même et ses envies. Elle se sent aussi plus forte, belle, FEMME ! Et bien pas moi. Plus le temps passe et plus je doute, plus je pense au passé et à toutes ces choses dont j’avais envie et que je ne ferais sans doute jamais. Professionnellement, j’ai toujours ce blocage et ce syndrome de l’imposteur qui m’empêche d’accepter certains projets et d’avancer, je me sens toujours un peu en décalage et je manque de confiance. Socialement, je me sens parfois bien plus cruche qu’intéressante. J’ai souvent l’impression d’être complètement décalée et à côté de la plaque. J’ai du mal à soumettre mes idées, dire ce que je pense vraiment, je ne fais pas semblant, j’ai juste tendance à observer sans jamais vraiment broncher. Enfin, tout dépend de la personne en face et si je me sens à l’aise ou pas.
Bref tout ça pour dire que non, contrairement à certaines femmes, la confiance que j’ai en moi n’a pas évolué avec le temps, au contraire. Je sais ce que je veux, mais je n’ai pas pour autant la facilité de l’exprimer et de me faire entendre.
Avec le temps, j’ai moins envie, je me sens vite fatiguée et parfois plus trop motivée, j’aime les choses plan-plan, ma petite routine. Cela n’est pas forcément signe de vieillesse mais j’ai moins la pêche qu’avant ça c’est certain.
Qu’est-ce que ça sera dans 5 ans ? C’est peut-être une phase, on verra. Je suis pourtant souvent entourée de personnes un peu plus jeune que moi, mais rien n’y fait, je me sens toujours un peu en décalage. Je m’observe peut-être un peu trop, je devrais porter moins d’importance, cela peut paraitre tellement futile et pourtant. Mais ce sentiment et bel et bien là et ça m’embête franchement, à 35 ans de me sentir déjà vielle et de penser à ma vie comme si elle était déjà presque finie !
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10 comments
Si ça peut te rassurer (ou pas !), j’ai 26 ans et l’autre soir j’étais chez une collègue de boulot de mon conjoint et elle a une fille de 18 ans. Et bien cette fille, de qui pourtant je ne me sentais pas si éloignée au niveau de l’âge, m’a dit « Ouais ce bar on n’y va pas y a que des vieux … » (c’est un bar où on se retrouve souvent avec mes potes ). Je me suis sentie super vieille d’un coup et je me suis dit Merde tu viens de passer un cap là …
Après peut être que ce décalage que tu ressens vient justement du fait que tu côtoies souvent des personnes plus jeunes ? Si tu t’entoures de gens de ton âge voir un peu plus vieux tu serais peut être sur la même longueur d’onde ?
Ben alors, ma Fanny ? C’est un petit coup de mou passager, je l’espère ! Ceci dit, avec le recul, je me souviens qu’à 35 ans, j’étais pas franchement au taquet, j’avais pas mal d’angoisses… ça te rassure si je te dis que la quarantaine m’a bien boostée, et si je vieillis moi aussi, je suis bien plus sereine. Je me connais mieux, je laisse tomber certains schémas. Je n’ai pas dit que c’était facile, ça pique même souvent bien fort, mais ça allège tellement. Et puis les enfants qui grandissent, moi ça m’aide énormément ! Je t’embrasse bien fort !!
Hello,
C’est drôle, en ce moment je me dis souvent la même chose ! Je vais avoir 36 ans en avril et beaucoup de choses me le rappellent : mon genou droit qui faiblit, les rides qui apparaissent, une oreille qui entend moins bien… Ca me touche et d’un autre côté je sais que c’est inéluctable. Pour voir le bon côté des choses, je me dis que je suis mieux dans mes baskets maintenant qu’à 20 ans et finalement peut-être en meilleure santé sur bien des aspects.
J’ai un mari qui vieillit avec moi et j’entends que je suis « la meilleure maman du monde et la plus belle femme du monde », c’est l’essentiel, non ? :-)
Bon courage et vive les millésimes des années 80 !
un petit coup de mou hivernal peut-être????
Je comprends…
Perso je suis entre deux. je vais avoir 35 ans cette année et c’est vrai que physiquement je les fais pas, les gens me donnent en général 26 ou 27 ans ce qui est bien appréciable et pour être honnête je me sens en effet belle et plus sûre de moi. par contre, je me sens vieille dans le sens où je vais bel et bien avoir 35 ans, et ça fait 10 ans que je suis célibataire ou en tout cas que j’ai pas appelé qqn mon copain. Que des relations sans lendemain avec des hommes qui commencent par me faire sentir bien puis finalement me prennent pour un sex toy. Si j’avais pas 35 ans, ça serait pas grave, mais là je me retrouve à parler comme ue vieille aigrie en me disant que je risque fort de finir seule.
Donc je suis un peu entre deux sentiement et je compatis!
Tu n’es pas la seule, j’ai 34 ans… et je me sens vieille. À 20 ans c’est la dernière fois que je me suis sentie « jeune ». Après, antirides et massages du corps, cheveux moches impossibles à coiffer, mine de deterree, air débile, j’ai commencé les psychotropes à 15 ans, ça n’aide pas. Mais je me sens vieille en plus je suis une grande femme donc le poids est lourd à porter, la pression est énorme, explosive, et de plus en plus, les gens me font comprendre que le plus beau est derrière moi, que je dois me hâter de vivre ma stupide vieillesse. Sans amitié ni amour évidemment.
Ce petit billet tout simple m’a touché ! Ainsi que vos commentaires à toutes.
J’ai eu 35 ans cet hiver et je me retrouve dans vos ressentis par de nombreux aspects. Je lis différents témoignages de femmes en ce moment, ça crée un certain sentiment de solidarité. Dans cette période de ma vie, je traverse clairement une crise… elle se manifeste par une acuité vraiment exacerbée sur mon parcours, une sorte de bilan presque trop lucide, et donc assez violent en soi (ce qu’on a fait, ce qu’on a pas encore fait, ce qu’on ne fera peut-être jamais, ce qu’on a rêvé, ce qu’on a perdu en chemin…)
Soyons honnêtes, les normes sociales ne sont pas tendres avec les femmes. La jeunesse est érigée en canon et l’ancienneté est totalement dévaluée. On nous rappelle constamment cette espèce de date de péremption qui nous pend au nez. C’est hyper violent !
Je vous le dis mes amies : nous sommes des vétérans oubliés. Nos combats sont silencieux et c’est d’abord en nous-même que la reconnaissance doit naître. On n’est jamais mieux servie que par soi-même :-)
Tous nos combats sont beaux, tous nos parcours sont légitimes. Alors à toutes celles qui sont un peu perdues, qui voudraient bien se foutre des années mais qui n’y arrivent pas, qui ont l’impression de s’être fait légèrement enculer par le game de la vie : on les emmerde.
Prenons le droit d’être simplement qui nous sommes, sans exigence de performance, rentabilité, maternité, ou valeur de marché.
Et merci d’avoir partagé vos expériences, car cela m’a permis, au moins quelques instants, de mon sentir moins seule <3
Et ce n’est que le début de la plaisanterie …
J’accroche 50 cette année au compteur, et comment dire … C’est juste une pure horreur !!!! Physique et psychologique.
J’ai commencé à sauter une valve un peu avant 30 ans, depuis, c’est une lente descente.
Et que de conneries je peux lire et entendre du genre:
– Ah c’est formidable de vieillir ! (Oui, merveilleux …)
– On sait ce que l’on veut (On sait surtout ce que l’on ne veut plus)
– On a la vie devant soi (Mais surtout derrière …)
– Les rides donnent du charme (Fou ! C’est fou ce que c’est beau !!)
– C’est beau les cheveux blancs (Encore faut-il avoir toujours des cheveux)
Bande de cons !!!!!!
Les dents qui bougent, on ne voit plus sans lunettes, les douleurs le matin (Et le soir), on ne digère plus rien … Et j’en passe
Celles et ceux qui ont traversés nos vies qui partent pour l’autre côté …
Ah oui, c’est chouette de prendre de l’âge, on peux pas dire !
Aller, courage (Et bonne chance …)
Bonjour à toutes,
Tous vos témoignages sont touchants.
J’ai 38 ans j’ai été arrêté il y a peu de temps pour épuisement ( la naissance de mon 2e enfant et la reprise du boulot). Je me sentais vieille et moche, le stress m’a fait poussé mes cheveux blancs.
J’ai été arrêté 2 mois pour me requinquer et j’ai appris à prendre du temps pour moi, à me faire plaisir (ce que je ne faisais plus). Et à apprendre à m’ecouter.
Ça a complètement changé ma vie je me sens mieux dans ma tête et dans mon corps. Je ne sais pas si ça pourra en aider certaines mais retrouver ce qui nous fait plaisir et à penser d’avantage à soi est une clef.
Bon courage à toutes,
Emilie
Je me suis vraiment retrouver moi aussi ça a commencé par les cheveux a 35 ans et maintenant à 37 je me préoccupe de ma ride du lion… Mon mari qui vient de me dire que je suis vieille (et lui aussi il a 42 ans), par contre j’ai envie de profiter de découvrir plein de chose. D’un autre côté j’entends a 40 ans on est des jeunes vieux, ou attention après 40 ans on est périmée
Mais impossible pour moi depuis de savoir quel métier je souhaite faire (j’ai fait le même pendant 15 ans et hop burn out a 35 ans) je ne sais pas quoi faire et les jours les semaines les mois et années défilent trop vite ..