Hier, j’ai fini un livre, ça parait anodin pour certain, mais pour une maman ça ne l’ai pas toujours forcément. Hier, très tard dans la nuit, j’ai fini la dernière page d’une suite de livres que je lisais depuis des mois. C’est rare, lire un livre est devenu désormais autant impossible que d’aller faire pipi toute seule.
Et puis ce matin en me levant, j’ai repensé à toutes ces choses que je pouvais faire avant d’être maman. Toutes ces petites choses essentielles et si anodines qui sont désormais toujours un peu compliquées à réaliser ou du moins que j’ai oublié. Car oui, c’est bien connu, quand on devient parent, on a tendance à oublier la vie d’avant. Mais c’était comment avant lui ? Qu’est-ce qu’on faisait après le travail, et les week-ends ? Ces petits êtres nous obnubilent tellement qu’on en oublie comment c’était avant.
Et puis en creusant, forcément, on en vient à se souvenir de quelques détails. De cette liberté que l’on avait à tout décider, parfois même au dernier moment. De cette facilité à pouvoir se poser sur le canapé après une longue journée et ne rien faire de plus que rêvasser. À passer des weekends entier à regarder des films et des séries sans se soucier de l’heure qui passe et du temps qu’il fait dehors. À partir en vacances ou en weekend dès que l’occasion se présentait. Cette insouciante, cette liberté, cette facilité de pouvoir faire ce que bon nous semble, sans avoir besoin de rendre des comptes à qui que ce soit, sans se sentir coupable ou ressentir ce sentiment de culpabilité si présent quand on devient parents.
Et puis je me suis posée cette question, « est-ce que c’est possible de regretter d’avoir eu des enfants ? » Est-ce que c’est quelque chose qu’on a le droit de s’avouer et de confier ? Je me souviens ce sentiment de solitude que j’ai pu ressentir à la naissance de mon premier enfant. J’étais si triste pour des raisons que j’ai encore du mal à identifier alors que tout le monde autour de moi paraissaient si comblés. Ce petit être que j’attendais depuis si longtemps ne me rendaient pas aussi heureuse qu’on m’avait laissé penser que j’aurai du l’être. Je ne l’ai jamais regretté, je ne me suis jamais dit que si j’avais eu le choix, je ne l’aurais pas fait, mais j’imagine que ça n’est pas le cas pour tout le monde. Depuis que je suis maman, je comprends enfin ces personnes qui ne veulent pas d’enfant. Avant, cela me paraissait impossible à imaginer et puis en le devenant, j’ai compris que cela pouvait être aussi destructeur que magnifique, mais dans tous les cas complètement déroutant et quand effet, c’était normal que certaines personnes n’étaient pas prêtes à le vivre. Pour au final peut-être le regretter. Sans doute sans jamais se l’avouer tellement cela peut paraitre tabou.
Être parent c’est être heureux aux yeux de la société. Se plaindre n’est pas toujours considéré. Au final on les a voulu, on assume. Alors on a le droit de s’en plaindre, toujours sur le ton du second degré car sinon ça ne passe pas. On passe pour des parents qui ne comprennent pas leur enfant. Ils sont la, tout doit tourner autour d’eux maintenant.
Je me plains d’eux, sans doute plus que je ne le devrais, parfois à la rigolade mais parfois les larmes aux yeux car ça n’est pas toujours aussi simple qu’on nous la laisser penser. Parfois, c’est dur, parfois, je voudrais être loin, parfois, je repense à avant avec nostalgie, parfois dans mes moments les plus fous il m’arrive de penser à comment ma vie serait sans eux. Est-ce que je serai plus heureuse ? Sans doute pas.
Je ne suis pas du genre à dire à qui veut l’entendre que la maternité c’est fantastique, que ça change une vie en quelque chose d’incroyable mais que c’est dur, parfois compliqué, que les sentiments sont bousculés, que l’on peut ressentir des choses inconnus auparavant.
Je suis contente de les avoir dans ma vie, de me réveiller chaque matin à côté d’eux, de voir leurs sourires effacer toutes les petites choses dans la vie qui ne tournent pas comme je le voudrais. J’aime penser que l’on se suivra pour la vie, que je serai là de près ou le loin pour les accompagner dans toutes les futures étapes. Je suis fière de les voir, grandir et s’épanouir, de les voir heureux tout simplement. J’ai ce sentiment égoïste de me dire que je ne serai plus jamais seule, que de loin ou de près, ils seront toujours la dans ma vie. Mais c’est dur, compliqué et parfois semé d’embûches.
Je sais que nous sommes tous différents, que certaines personnes vivront les choses plus facilement. Mais je pense justement que ces personnes devraient avoir la capacité de comprendre que ça n’est pas le cas de tout le monde, qu’il ne faut pas juger la personne de ne pouvoir vivre les choses de la même façon. Car au final, ce sont ces personnes qui font naitre le sentiment de culpabilité qui est parfois si dur à gérer. On est tous différent, on devrait tous avoir le droit de l’exprimer comme il se doit.
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11 commentaires
Je pense qu’il y a un âge pour faire des enfants. Je veux dire par là, un âge auquel on est prêt. Moi j’ai eu globalement en enfants jeune puisque j’ai eu ma fille à 28 ans et mon fils à 31…
Mais aujourd’hui on voit les femmes avoir des enfants plus tard, à partir de 35-36 ans. Mon âge maintenant.
Oui parfois je regrette d’être passée à côté de mes 27-35 ans. Je n’ai pas mené de projet professionnel. Je n’ai pas eu de carrière. Je n’ai pas voyagé autant que je l’aurai voulu.
Aujourd’hui ils sont là et je les aime plus que tout, mais le fait qu’ils soient là m’interdit de faire certaines choses. Enfin c’est moi qui me l’interdit.
Je n’ai donc pas de boulot « classique ». J’aimerai faire une formation, mais je ne le fais pas pour avoir tout mon temps pr eux. J’aimerai me lancer et ouvrir un commerce. Je ne le fais pas maintenant pour avoir tout mon temps pour eux.
Bref c’est un cercle infernal….
Oui parfois je regrette, mais ça ne dure jamais très longtemps.
Oui je confirme ça m’arrive de regretter… quand c’est tellement dur avec le premier, quand je n’ai pas une minute à moi. Pas une minute de calme dans la journée. Quand je me retrouve à pleurer parce que c’est parfois trop dur et que j’y arrive pas.
Ça m’est arrivé plusieurs fois (et autant te dire que je culpabilise +++++ d’avoir eu cette pensée 3s après l’avoir eue)… mais quand j’imagine qu’ils ne sont plus là, je me dis que je ne pourrais pas vivre sans eux ! (c’est rassurant quand même !!)
Enfin bref, je te comprends très bien, ce n’est pas que du bonheur ;)
Gros bisous !
Hello ! Oh oui c’est possible, quelques secondes, quelques minutes… Pour ma part ce n’est pas tant du regret que du constat de me dire que je suis pas faite pour ça. Puis la période de dep’ et/ou de colère passe et ça repart en bisous, chatouilles et plein d’amour. Mais cette drôle d’aventure est faite de haut et de bas, alors oui c’est beaucoup de bonheur mais pas que. ;) Aller, haut les cœurs !
Je crois qu’on passe tous par là à un moment ou un autre, mais que ça ne dure jamais bien… Comme tu l’as dit, un sourire et on oublie tout ❤️. Bises
J’avais écrit un billet sur le exactement le même thème : https://homesweetmome.net/2016/03/03/si-cetait-a-refaire/
Je crois qu’on s’est tous posé la question au moins une fois. Pour moi, ce sont nos enfants qui emportent toutes nos questions, notamment par leur personnalité unique et les relations qui se tissent. C’est pour ça qu’à la naissance ce n’est pas si évident !
Cette question et ce sentiment sont tellement légitimes. Mon côté optimiste me laisse espérer que toutes ces choses que je ne fais plus, je pourrais les faire plus tard, quand ils seront grands. Et puis, d’une certaine manière, ce n’est pas les enfants que l’on regrette, mais plutôt ces choses que l’on ne peut plus faire ou des fois que l’on s’interdit tout simplement. Je fais beaucoup plus de choses depuis que j’ai 3 enfants, par rapport à avant avec un seul. Il faut savoir mettre de côté ses envies mais aussi voir plus loin des fois. des bises
Oh oui être parent c’est dur et oui nous avons le droit de nous plaindre car parfois cela fait du bien de l’écrire ou de le dire et puis après on se rend vite compte qu’on ne pourrait pas vivre sans eux.
Il m’arrive de craquer, de pleurer certains jours et de penser à ma vie d’avant et finalement malgré que les filles sont difficiles à gérer (surtout en ce moment) je suis bizarrement plus heureuse aujourd’hui qu’avant :)
Mon rôle de maman à plein temps m’épanouit énormément et même si en ce moment je pourrai regretter d’avoir eu mes filles, j’essaye toujours de rester positif (j’avoue mon conjoint me rassure et il est impliqué dans son rôle de papa) et puis je me dis qu’elles vont grandir et j’aurai un jour le temps pour faire ces choses que je ne peux plus ou presque plus faire aujourd’hui :) Bises
Bonjour Fanny, il est très beau et si vrai cet article qui décrit les contrastes et les contradictions de la maternité avec beaucoup de vérité et d’émotion. Merci d’avoir eu le courage d’écrire ces mots/maux.
<3
Hola! Moi pour être honnête je ne pense pas ça, ou du moins je ne pense plus à ce ue je pourrais faire si je ne les avais pas eu. Même quand je suis morte de fatigue ou que j’ai envie de les étrangler…je ne regrette pas.cest peut être aussi car je les ai eu à 33 ans et comme le disait mama funky, je pense que cela change la donne.
Par contre je me souviens que quand ils sont nés. ..là je me suis clairement posé la question: mais qu’est ce que j’ai fait ? Et surtout pourquoi j’étais si fière enceinte d’avoir des jumeaux ? Quqnd en fait il m’empêche de faire tout ce que j’aimais faire…je pense que cela venait plus du fait que moi aussi le premier mois…je pleurais comme une marie madeleine. …
Hello! Moi j’ai eu mes deux enfants tardivement, passé 35 ans et pourtant tout ce que tu racontes me parle beaucoup…Pas vraiment le regret mais effectivement, pas envie de dire que c’est tout rose. Pourtant les miens sont gentils, pas trop compliqués et pas malades… Et pourtant le fait d’être parent fait ressortir tellement de choses qu’il m’a fallu quelques rencontres avec une psychologue pour éclaircir en moi certaines colères contre eux, certains emportements dont j’avais honte ensuite. Depuis quelques mois ça va beaucoup mieux mais en tous cas je recommande à toutes les mamans dans la même situation de ne pas hésiter à aller en parler à un ou une psychologue parce que vraiment la parentalité ça chamboule même si c’est tout à fait naturel!