Pourquoi nous ne sommes pas restés vivre en Thaïlande

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Quand nous avons pris la décision de partir voyager plusieurs mois, la Thaïlande s’est imposée comme une évidence. Après y avoir voyagé plusieurs fois en solo, en couple ou en famille, nous avions toujours ce rêve en tête de pouvoir y passer plusieurs mois. Au fil des mois, et en se renseignant sur les différents visas, nous nous sommes rendus compte qu’il était possible d’obtenir un visa long terme en y scolarisant les enfants. Nous avons donc commencé à nous demander si cette option ne serait pas mieux finalement. Voyager en sacs à dos d’îles en îles, du nord au sud ou se poser sur une petite île et y scolariser les enfants ? Je vous avoue que nous avons longuement hésité. Surtout que pendant la période de la covid, les prix des maisons étaient vraiment TRÈS intéressants. Une très belle maison avec piscine privée et vue sur la mer pour moins de 1000 euros, c’était plutôt tentant. 

Et puis finalement, nous avons pris la décision de rester sur la première option. Voyager, puis revenir en France pour passer l’été et retourner une année en Thaïlande et y scolariser les enfants cette fois-ci. Vous suivez ? :)

Nous sommes donc partis, délestés de toutes nos affaires et heureux comme jamais, en route vers l’aventure d’une vie, un rêve qu’on n’osait pas imaginer possible.

Afin de se donner une idée de ce que serait la vie sur l’île où nous avions décidé de scolariser les enfants l’année d’après, nous avons loué un appartement pour le mois, nous avons même fait une visite complète de l’école. L’établissement neuf, grand, avec un espace en plein air, et même une piscine. Ça nous semblait juste parfait, car c’est une école internationale française/anglaise avec l’option cours d’espagnol après l’école ! 

Nous avons continué notre voyage avec toujours dans le coin de la tête l’idée de revenir sur cette petite île et de s’y poser plusieurs mois.

Et puis au fil du voyage, et surtout vers la fin, nous avons commencé à pas mal cogiter. Est-ce que l’idée de rester plus longtemps en Thaïlande est judicieuse ? Et ce que nous n’allons pas nous ennuyer finalement à vivre sur une petite île ? On a envisagé d’autres villes comme Bangkok ou pourquoi pas Chiang Mai ? Après plusieurs mois sur l’île de Koh Phangan, on s’est même dit que ça pourrait peut-être être sympa aussi.

Et puis à force de se poser trop de questions, on s’est rendus compte qu’on essayait de se convaincre que c’était une bonne idée plus qu’autre chose. Que c’était la solution de facilité dans le sens ou on ne voulait plus faire l’école à la maison, qu’on voulait se poser, ne pas retourner en France et qu’on ne savait absolument pas où aller.

J’ai commencé à regarder d’autres pays d’Asie… Rien ne nous donnait vraiment envie.

On s’est souvent énervés contre nous-même d’être si indécis et de ne pas se satisfaire de ce que la vie nous offrait sur le moment présent. Alors, on a décidé d’arrêter de se projeter, de juste profiter de notre voyage en Thaïlande, la suite, on verrait… On a conservé l’idée du retour en Europe pour l’été afin de voir nos familles et amis, mais on a décidé de prendre Barcelone comme point de chute. Et à ce moment, je ne vais pas vous mentir, on a juste eu hâte de rentrer… De retrouver cette ville qui nous fait tant vibrer.

Les semaines ont passé, nous sommes finalement arrivés à Barcelone et y rester nous a paru comme une évidence. On s’est certes posés beaucoup de questions mais force est de constater qu’à ce moment de vos vies, c’est LA que l’on voulait être et nulle part ailleurs. Nous avons donc pris la décision de nous y réinstaller en septembre pour de bon et avons inscrit les enfants à l’école comme première étape.

La Thaïlande reste notre 3ᵉ pays de cœur après l’Espagne et la France. Je crois que nous ne nous en lasserons jamais, mais… Je crois que je ne me vois pas vraiment y vivre. Y voyager quelques mois, c’était parfait, on a profité des belles plages, de la nourriture si variées bien que parfois un peu trop sucrées. Des Thaïlandais si souriants bien qu’un peu réservés, de la douceur de vivre, de la facilité de voyager, de l’authenticité du Nord… Ce petit coin de paradis, je préfère me le garder précieusement quand j’aurai envie et besoin de le retrouver. J’ai peur de m’habituer et de ne plus m’extasier devant tout ce qui me fait tant l’apprécier aujourd’hui. J’ai besoin de créer un manque pour être heureuse d’y retourner. Alors même si on avait l’idée de revenir après l’été, d’y passer une année, d’y scolariser les enfants, nous avons décidé d’abandonner l’idée. On a un peu culpabilisé, car quand on y pense, ça nous avait toujours fait rêver, mais si on s’écoute vraiment, ça n’est pas là qu’on a envie de vivre ces prochaines années. On s’est rendus à l’évidence que si on le faisait, ça n’était pas pour les bonnes raisons.

Cette parenthèse de quelques mois en Thaïlande, c’est tout ce dont nous avions besoin. Mais pas plus pour le moment.  

Je pourrais rentrer plus dans les détails en vous parlant du temps si humide et chaud que j’avais du mal à supporter. De la nourriture bourrée de MSG. Du fait de se sentir vraiment comme un étranger. De la culture si différente de la nôtre. D’être bien trop éloigné de nos familles. De la paperasse et du sentiment d’être toujours plus ou moins bancal avec les visas. Du fait que je n’aie jamais réussi à me motiver pour travailler là-bas, que j’ai bien trop procrastiné. Du manque de vie sociale même si forcément, on aurait fini par se faire des amis… Tout un tas de petites choses peut-être futiles, mais qui nous ont dissuadées finalement de partir vivre là-bas.

Nous voici donc de retour à Barcelone après deux ans de vadrouille entre la France et la Thaïlande. J’ai l’impression que rien n’a vraiment changé, à part le prix des loyers ! En ce moment, nous sommes tous un peu désorientés, surtout moi, je crois. Vous l’aurez compris, je suis une boule d’émotions un chouilla mélodramatique ! J’avance à taton, je stresse un peu, parfois beaucoup. Je commence doucement à accepter que mon rêve est réalisé et terminé et que maintenant, ici, il faut tout reconstruire et recommencer.

Bref, à très vite pour la suite !