Sur le papier, une vie de nomade a tout pour plaire. On sort du cadre, on vit une vie riche d’aventures, de rencontres, de possibilités. C’est la liberté, le retour aux sources et aux choses simples, c’est la dématérialisation, c’est la définition parfaite de vivre avec moins, profiter encore plus et se recentrer sur l’essentiel. C’est un mode de vie qui a toujours éveillé ma curiosité. Au fond de moi, j’étais convaincue que si je n’arrivais pas à vivre cette aventure, j’allais passer à côté de quelque chose. Alors dans un coin de notre tête, on a toujours gardé ce projet comme un rêve, réalisable, si on s’en donnait les moyens.
Fin 2021, on a tout vendu, on est partis en route pour un mode de vie inconnu. Un mode de vie que j’ai idéalisé dans tous ses aspects. Aujourd’hui, au-delà des nombreux points positifs, j’avais envie de vous partager ceux qui le sont le moins.
Le manque de temps pour soi
Ce que je trouve le moins évident, c’est le temps pour soi, se retrouver avec soi-même. Bien évidemment, si vous vous en donnez les moyens, vous avez toujours la possibilité de vous échapper par-ci par-là et de vous octroyer du temps avec vous-même. Mais au jour le jour ça n’est pas forcément évident à mettre en place. Le rythme est complétement différent. On change de maison si souvent, on se dit que cette aventure, on veut la vivre en famille, coûte que coûte. Et même si sur le moment présent, on ne trouve pas l’occasion, c’est essentiel de savoir (pouvoir) se retrouver avec soi-même. Plus facile à dire qu’à faire.
Changer souvent de maison
Qui dit nomade dit sans domicile fixe. On change régulièrement de maison et de lieux même si on tente de rester minimum 1 semaine à chaque étape. À chaque fois, il faut se réapproprier un endroit et cela demande du temps et de l’énergie. Redécouvrir un quartier ou acheter à manger, prendre ses repas, faire sa lessive… Il y a toujours un petit temps d’adaptation. Parfois, on se plante, l’endroit choisi ne correspond pas à nos attentes… C’est le risque, cela demande aussi toujours du temps (et du stress) de trouver un nouveau lieu sur Booking ou Airbnb. Il faut que cela réponde à un minimum de critères pour satisfaire tout le monde !
Ne plus avoir sa routine
Il n’est pas évident de garder une routine en voyage. Nous avons mis beaucoup de temps à mettre nos journées en place pour réussir à tout allier : école, travail en particulier. C’est plus simple d’avoir une petite routine que d’être complètement freestyle surtout avec des enfants ! Au début, on a envie de tout voir et de tout découvrir. On laisse peu de place au repos et à la détente. Petit à petit, on commence à fatiguer vouloir plus se relaxer ce qui n’est pas pour déplaire aux enfants !
Devoir souvent faire les bagages
Une des choses que j’aime le moins et qui me stresse le plus c’est de devoir faire les bagages. Cela prend du temps et de l’organisation. Je ne peux pas m’amuser à tout fourrer dans les sacs les yeux fermés. Chaque chose à sa place pour optimiser au mieux ! Parfois, je peine à fermer les sacs ou c’est mal reparti. En général, il faut que je sois vraiment seule et sans enfants dans les pattes pour pouvoir le faire. Et puis redéfaire les bagages et tout réorganiser. Si ça ne tenait qu’à moi, il n’y aurait trois fois rien dans nos sacs. Ils pèsent tellement lourd !
L’entente entre les enfants
Avant, quand on partait en vacances, ils se rapprochaient beaucoup et étaient vraiment copains (ce qui n’était pas le cas en temps normal) ça n’est hélas pas vraiment le cas non plus depuis que nous avons commencé notre voyage en Thaïlande. Ils se battent beaucoup et ont du mal à passer du temps ensemble. Ils se plaignent de devoir être toujours tous les deux, ce qui rejoint le point du manque de temps pour soi. Alors même si on tente de passer du temps avec chacun un enfant, on ne peut pas s’amuser à le faire tout le temps ! Il y a des périodes ou leurs chamailleries sont sans cesse et c’est épuisant ! Je sens qu’ils ont vraiment besoin de plus de temps l’un sans l’autre pour pouvoir mieux se retrouver. Une heure ou une journée par-ci par-là, ça ne suffit pas.
Mes conseils et ce que j’ai réalisé
Ne culpabilisez pas que votre nouvelle vie ne soit pas parfaite du jour au lendemain. Même sous les tropiques, on a le droit de passer des journées de merde ! On est humain après tout, on ne contrôle pas toujours ses sentiments et émotions et on peut se réveiller de mauvaise humeur sans forcément toujours pouvoir élucider pourquoi.
Ménagez-vous, mieux vaut en voir moins, prendre son temps, que de se mettre la pression pour absolument cocher les cases de tout ce que vous voulez voir. Ça n’est pas un marathon, si vous partez trop vite, vous risquerez de vite vous essouffler.
Ne pas se comparer aux autres. Tout est plus merveilleux chez le voisin. Je me suis souvent dit, mais pourquoi eux, ils y arrivent et pas nous ? En vrai, on est tous confrontés à diverses situations positives ET négatives ! Je n’hésite plus à partager les mauvais moments et je me rends compte que finalement c’est bien souvent le cas chez les autres aussi !
Bilan
Après 4 mois, en ayant tenté tant bien que mal de lâcher prise sur pas mal de petites choses, j’ai dû me rendre à l’évidence que cela n’est pas forcément un mode de vie qui nous convient sur le long terme. Je me souviens m’être dit avant de partir qu’on allait essayer et qu’on verrait. Pourtant, dans ma tête, je me suis mis beaucoup de pression et force est de constater que ça ne passe pas aussi bien que je le voudrais.
J’ai beaucoup pleuré (he oui, je reste une drama queen coûte que coûte !) Mais j’ai arrêté de culpabiliser. J’ai accepté de me dire que ce mode de vie serait temporaire et se finirait peut-être plus tôt que prévu, mais cela n’était pas pour autant un échec. Je pense que mettre un stop à ma vie sédentaire pour un temps va me permettre de mieux l’apprécier à mon retour. Cette aventure nous change et nous apporte beaucoup. Je sais que je suis en train de vivre quelque chose que j’ai profondément souhaité pendant des années et je suis loin de regretter cette belle opportunité.
J’espère que ce petit article à cœur ouvert pourra vous permettre de relativiser sur certaines choses et d’anticiper sur d’autres !
16 commentaires
au moins les enfants s’adapent, ça leur servira pour plus tard ! Bises
Bonjour,
J’ai aimé vous lire.
Et dans ma tête je me dis : et pourquoi pas mélanger les 2 ? Je m’explique. Pourquoi ne pas vous posez quelques mois là bas, au même endroit ? Pas de retour à la maison mais plus de vie nomade pour autant ?
J’adore vous lire car JAMAIS j’oserai un truc pareil, bon faut dire que je voyage pas non plus haha
C’est ça: ça a l’air d’une super expérience mais il y a aussi des inconvénients auxquels on ne pense pas assez! Lors de mon mi-temps annualisé, j’ai beaucoup bougé en France et à l’étranger mais en rentrant toujours à la maison au bout d’un moment pour mieux repartir. Après depuis la Thaïlande, c’est moins pratique car c’est plus loin :)
On se doute que tout n’est pas rose en permanence mais vous aurez été au bout de vos envies et aucun regret ensuite ! et cette expérience sera bénéfique malgré les inconvénients… je te comprends sur les valises, je rêverai de voyager sans bagages !
ah oui les valises à défaire et refaire ce serait une de mes hantises, bravo en tous les cas, ce n’est pas un truc qui me fait envie :)
J-10 avant notre départ ! Petit roadtrip en europe de 5 mois en camping car. Des années qu’on y pensait et on y est ! Pour l’instant je ne vois plus que les mauvais côtés…et je les retrouve ici. Au moins je serai pas surprise. On en avait marre de la routine, et d’admirer de notre canapé ce qui le faisait pour de vrai. Inch allah !
c’est bcp plus simple en camping car, ta maison ne change pas. Pour ça je suis sûre que ça sera plus simple !
Bonjour,
Nous nous sommes partis 6 mois en famille. A la base c’est plus une envie de mon conjoint. Je l’ai suivi dans cette aventure mais sans réelle envie. Je me disais « tout le monde rêve de ça » « tout le monde est enchantée par ce genre d’aventure ».
Et bien cela n’a pas été mon cas. Déjà j’ai mis du temps à prendre le rythme, la recherche de logement sur Booking, des transports en communs, des étapes….sont fatigantes.
Je rêvais de passer du temps avec mes enfants et au final je me suis rendu compte que je n’arrêtait pas de me fâcher contre elles (9 et 6 ans). La déception et la remise en question de ce voyage sont souvent revenu sur le tapis, ce qui n’était pas cool pour mon mari.
Je suis triste de ne pas avoir réussi à aimer ce voyage et je me dis que ce n’ai pas normal, tous les voyageurs en famille sont ravis et moi ….non.
C’est bien de connaître l’envers du décor, là où l’on voit de parfaites familles instagramables qui doivent vivre la même chose. J’avoue que ce genre d’expériences ne m’attire pas du tout. J’ai beau adorer voyager j’en reste très casanière.
Déjà, que tu aies pris le risque de tout quitter pour ce genre de vie, c’est gros! Je t’envie car je sais très bien que je serais incapable de changer de repères et de sortir de ma zone de confort comme tu le fais. Après, même si ce n’est pas aussi idyllique que prévu et même si vous choisissez de revenir à une vie moins aventureuse, ça restera à jamais une expérience extraordinaire alors c’est super que vous puissiez vivre ça en famille.
Bisous
C’est une expérience à vivre, mais je ne pourrais pas tout quitter pour la vivre
pas simple de faire un bilan en effet et oui même sous les tropiques c est pas plus simple
en tout cas bravo d avoir tenté !
J’avais vu une vidéo d’une famille belge qui expliquait les raisons de leur retour de tour du monde. Et clairement, c’est pcq les enfants en avaient marre. On se dit souvent avec Dan que sans mômes, nos choix de voyage seraient tellement plus simples. Avant même de te lire, on a pesé le pour et le contre 1000 fois et on en est venu à la conclusion que la vie de nomade, c’était ok seulement si aucun de nous deux ne travaillait. Histoire d’avoir vraiment le temps, de ne penser qu’à notre voyage. Et on a besoin de moment sans Ezra. Du coup, ok, on voyage, mais on reste tjs suffisament longtemps qq part pour qu’il puisse aller à l’école et se faire des potes. Mais en fait, trouver des écoles qui conviennent, c’est compliqué aussi. :D Bref, y a pas de vie parfaite, ni nomade, ni sédentaire. Courage.
Ton article est très intéressant, il est réaliste sur les points négatifs d’un mode de vie qui est beaucoup mis en avant actuellement.
Le manque de lien social stable pour les adultes et les enfants, c’est ce qui serait rédhibitoire pour moi. Je vois à quel point mes enfants ont besoin d’amitiés, de contacts réguliers avec des enfants de leur âge. Les confinements ont été difficiles parce qu’ils étaient seulement tous les trois, sans pouvoir voir leurs amis.
Si l’on devait partir ainsi, je crois que je choisirais un mode semi-nomade. Rester au moins deux mois au même endroit et inscrire les enfants à l’école locale pour qu’ils fassent connaissance avec les enfants et découvrent leur quotidien. Mais c’est bien sûr impossible dans un pays dont les enfants ne parlent pas la langue.
Coucou,
Je comprends totalement ces petits points négatifs, c’est vraiment un changement de vie. Personnellement, ça ne me conviendrait pas non plus sur du très long terme.
Hello, c’est clair qu’en façade ça donne envie de faire une telle experience. Apres avec mes 2 miens c’est aussi reglement de comptes à OK Coral H24, 7j/7 mais du coup sous la pluie et le froid. Faudrait que j’essaie de voir si c’est plus supportable au soleil et à la plage ah ah.
En vrai c’est super experience pour tout le monde, tes garçons ont de la chance de pouvoir vivre ça. Ils s’en rendront compte un jour et seront surement nostalgiques à un moment ou un autre de ces moments là.