Il y a quelques mois, on observait de loin la situation en Chine, nous ne prenions pas les choses trop au sérieux. On se sent toujours plus fort de loin, forcément. Et puis les choses se sont accélérées, mais nous ne nous sentions pas spécialement concernés. Après tout on en jeune et en bonne santé ?
Ce genre de scénario, on ne le voit en général que dans les films de science-fiction. Jamais on aurait pensé que l’on pourrait en arriver là et pourtant, c’est déjà arrivé par le passé, mais évidement, c’était moins médiatisé.
Nous sommes partis en vacances juste avant la quarantaine. En France. On en a profité pour tout couper, se retrouver avec les enfants et profiter. Mais ça n’a pas duré bien longtemps…
Jeudi soir, on nous annonçait que toutes les écoles d’Espagne allaient fermer dès le lendemain. On s’est dit que l’on pourrait peut-être continuer à aller un peu au parc et voir les petits copains… Et puis non car très vite, on nous a bien fait comprendre que la situation devenait ingérable et que pour freiner la propagation du virus nous devrions tous rester à la maison et ne sortir qu’en cas d’urgence.
Et la le stress.
On a forcément pensé à nos travails respectifs. Nous ne sommes pas employés dans une entreprise, nous n’avons pas la possibilité de faire du télétravail ou d’être au chômage technique. Plus de rentrée d’argent et pas d’aide. Un loyer et une école hors de prix à payer. Mais comment on va faire au juste ? Puiser dans nos économies… Et puis très vite, on s’est dit que le principal, c’était la santé et que sans ça qu’est-ce qu’on pourrait bien faire au final ?
Alors nous sommes sagement rentrés à Barcelone. On a fait quelques provisions, on a cherché sur le net des idées de jeux, des fiches ludiques, des chaînes YouTube éducatives, des podcasts. On s’organise et on fait comme on peut, comme tout le monde, de toute façon.
Je pense à ma petite sœur isolée en Écosse ou apparemment, ils ne prennent pas les choses au sérieux. À ma petite maman dans son village au Portugal, et à toute la famille forcément. Mais aussi à toutes ces personnes isolées qui le seront encore plus. Aux femmes et enfants battus qui se retrouveront confinés et encore plus en détresse. Aux femmes sur le point d’accoucher et tous les nouveaux-nés et malades qui sont suivis à l’hôpital ou chez le docteur régulièrement… Aux sans-abri seuls dans les rues. A ceux qui doivent continuer de travailler : le personnel médical, bien évidemment, qui sont en premières loges, mais aussi les commerçants qui vont côtoyer chaque jour des personnes et potentiellement se mettre en danger. Toutes les petites entreprises qui vont devoir fermer et qui sont touchées de plein fouet…. Et forcément à tous les gens malades, ceux qui sont morts, ceux qui ont déjà perdu des êtres chers…
Je suis de loin sur les réseaux des personnes qui continuent à vivre normalement et ne veulent pas changer leurs petites habitudes sous prétexte que c’est une simple grippe. Si cela était le cas, pourquoi les hôpitaux sont autant surchargés ? Si vous ne le faites pas pour vous faites le pour toutes ces personnes qui se battent pour que la situation s’arrange, pour éviter d’autres cas, pour ceux qui sont en train de perdre leur travail, car la quarantaine au final ça ne va pas être que 14 jours si personne ne le respecte…
On met sa vie entre parenthèse et on reste à la maison, c’est tout. Le plus vite, on le fera, le plus tôt, on pourra reprendre une vie normale.
Voilà pour l’état d’esprit du moment. À part ça tout va bien, je pense vraiment que c’est une opportunité pour prendre conscience, plus que jamais, que nous devons nous soutenir et nous entraider. Et la première étape c’est juste de rester à la maison.
Je publierai nos petites idées pour occuper les enfants, notre organisation ainsi que la situation en Espagne !
À très vite.