Mon année 2020, mais quelle année. Comme beaucoup d’entre vous, elle a été chamboulée et rythmée par la Covid. Une année compliquée que je ne suis pas triste de quitter.
Sommaire
Janvier
En janvier, nous étions toujours « libres » et insouciants même si les nouvelles de la Chine devenaient de plus en plus inquiétantes. Je me souviens de mes semaines chargées entre le coworking et les enfants. Nos week-ends au skate parc où il faisait encore si bon au soleil. La vue sur la mer et les palmiers.
Février
Ma petite maman est venue nous rendre visite. J’étais loin d’imaginer que c’était la dernière fois que je la verrais avant de long mois. Nous avons passé une belle semaine toutes les deux à nous balader dans Barcelone.
Mon chéri m’annonçait cette même semaine qu’il avait pris la décision de prendre une année sabbatique pour qu’enfin, nous puissions réaliser notre rêve. Partir faire un tour du monde. Je me souviens de tout : du restaurant thaïlandais où il m’a annoncé la grande nouvelle, des jours qui ont suivi ou on faisait des plans sur la comète et des idées d’itinéraires à en perdre la tête… Quelques jours plus tard, je perdais un de mes plus gros clients récurrents que j’avais depuis des années. Grosse claque pour moi, mais c’est ça d’être entrepreneure. Pouvoir tout perdre du jour au lendemain sans rien voir venir. Il faut aussi pouvoir vite se relever et trouver des solutions adaptées. Ce même mois un gros projet d’achat qui nous aura donné beaucoup de stress tombait à l’eau. Décidément, tout tombait mal pour nos futurs plans…
Mars
Après des mois de stress et de mauvaises nouvelles qui s’enchaînent nous décidons de faire un break. On réserve une petite semaine à la montagne. Rien que tous les quatre pour décompresser.
Les premiers jours se passent à merveille et puis subitement tout s’enchaîne. L’école qui me contacte pour savoir ou nous sommes, Madrid se confine, les écoles ferment à Barcelone, mes copines m’appellent pour me dire de me dépêcher de rentrer avant que les frontières ferment… La Covid et bel et bien là. Et tout commence tout doucement à s’écrouler pour nous ! On rentre à Barcelone dans notre petit appartement pour ne plus y ressortir avant juin. Les enfants ont interdiction de sortir. Je fais comme eux. Seul le papa doit encore gérer des choses pour son entreprise liées au tourisme qui coulent. Tout simplement. Des semaines de vrai stress et d’inquiétude. Qu’est-ce qu’on va devenir en fait ? On a plus de travail, plus de ressources, juste nos économies.
Avril
On parle de plus en plus d’un éventuel retour en France. Je suis contre, je ne veux pas, surtout pas ou mon chéri me propose d’aller. Et puis il faut se faire une raison. On a quasi tout perdu ici. Il est temps de se lancer et de tout recommencer ailleurs. 15 ans à Barcelone ça n’est pas rien, mais on savait qu’au fond de nous, on avait envie d’explorer de nouveaux horizons, c’était le moment ou jamais. On avait conscience que cela allait être dur, mais qui ne tente rien n’a rien.
Mai
Et un anniversaire confiné. 8 ans à la maison et sans les copains.
Moi qui avais l’habitude de lui faire des fêtes de folie j’ai tout décoré avec des cartons que j’ai dessiné en forme de ballons et des guirlandes avec du papier.
On a passé une belle journée dont on se souviendra longtemps.
Juin
La décision est prise, mais on n’ose pas encore se l’avouer. En août, nous partirons vivre en France et quitterons cette ville (vie ?) que nous aimions tant. En juin, nous avons pu sortir pour la première fois. Nous avons découvert une ville fantôme, sans touriste.
Barcelone si festive, si joyeuse et soudain si calme et vide. C’était étrange, mais dans un sens nous avons redécouvert la ville différemment.
Juillet
Les chiffres ne sont pas bons, ils parlent de reconfiner, de refermer les frontières. Que faire ? Rester jusqu’en aout, mais prendre le risque de vivre un dernier mois à Barcelone avec le stress d’être potentiellement reconfiné ? D’être bloqué à Barcelone et de ne pouvoir déménager ? Du jour au lendemain, nous avons décidé que je rentrerai seule avec les enfants plus tôt que prévu. En 1 semaine, nous avons fait le déménagement, rendu l’appartement, trouvé une maison en France et je suis partie, comme une voleuse, sans pouvoir dire au revoir à certains amis qui étaient en vacances, sans me balader une dernière fois dans cette ville que j’aime tant.
Sans un adieu, sans me retourner, je suis partie avec mon sac à dos et mes deux petits garçons.
Fin juillet / aout
Je suis arrivée dans une maison vide et isolée, loin de tout, de mes repères, de mon chéri, de mes amis. Sans électricité et Internet. Et sans permis. Quand j’y repense, j’ai l’impression de revenir de loin. J’ai beaucoup pleuré pendant cette période. J’étais en colère. Mais d’un autre côté, j’ai passé 3 belles semaines avec mes deux petits garçons à découvrir les alentours.
On a aménagé la maison petit à petit, on a beaucoup cuisiné et ri. Ça n’était clairement pas toujours évident et on attendait papa comme le messi.
Fin aout / Septembre
Le papa est enfin la, les enfants ont repris le chemin de l’école, nous avons découvert un peu de la région et commencé à souffler, tout doucement. Nous avons même pu nous faire 1 jour et 1 journée à Auxerre en amoureux en laissant les enfants aux parents !
Octobre
Sans doute le mois ou nous avons le plus bougé dans notre région à la découverte du parc naturel du Morvan. La Nièvre est une très belle région, tout est joli, les champs sont bien délimités, les petits bosquets, les vaches au loin, c’est vallonné, très vert, mais assez sauvage.
C’est isolé, on ne croise pas grand monde, mais c’est beau et apaisant. Je pense qu’en temps de Covid, on ne peut pas rêver mieux. On est loin du stress Barcelonais. C’est une évidence même si la ville et ma vie d’avant me manque toujours autant. En octobre, je revois enfin ma petite maman ! Elle passe nous voir une petite semaine puis les enfants sont en vacances, nous partons une nuit dans une cabane perchée.
Fin des vacances puis l’annonce que l’on redoutait. Nous sommes à nouveau reconfinés.
Novembre
Ce mois a été particulièrement dur pour moi. Je me suis sentie déprimée, morose et nostalgique, isolée et triste. Je déteste ressentir tout ça, mais malheureusement ça ne se contrôle pas, je sais que ça passera. Il n’est pas évident d’évoluer dans une nouvelle vie en étant bloqué et en ne pouvant se projeter. Il me reste des séquelles des mois passés et au moindre coup de stress, je me sens submergée comme si mon cœur ne pouvait l’accepter. La résilience, se reconstruire après tout ces mois qui ont défilé sans que je ne puisse les contrôler.
J’ai beaucoup travaillé pour ne pas trop penser, j’ai pas mal pleuré en imaginant mes amis Barcelonais. Je culpabilise énormément de ne pas réussir à me contenter de ce que j’ai. J’ai du mal à accepter de ne pas me sentir mieux alors que certaines personnes sont en train de tout perde suite aux conséquences de la Covid. Bref ça n’a pas été évident de me forcer à aller mieux alors que je devais juste accepter ses sentiments qui me chamboulent intérieurement.
Décembre
Un décembre un peu plus doux avec l’espoir de pouvoir voir une partie de ma famille pour les fêtes ! La préparation de Noël, le sapin, les cadeaux, la déco… On a préparé un étrange Noël tout doucement. On parle de plus en plus de nos projets futurs, de nos envies d’ailleurs, de tout vendre, de tout quitter et de partir en route vers la liberté !
Ça peut paraître un peu naïf surtout en ce moment, mais c’est ce qui nous permet d’avancer tout doucement, car non, nous ne sommes vraiment pas dans l’optique de rester ici, de rester en France d’une manière générale pour la rentrée prochaine.
Je ne sais pas de quoi 2021 sera fait, tout comme vous tous. Je sens que l’hiver sera rude et long !
Nous nous étions donné 1 an dans cette belle petite région, le temps de souffler, de s’organiser, de décider ou continuer. Les mois défilent, voilà 6 mois que nous sommes la, déjà.
Je garde en tête que la vie est faite de surprise que j’ai hâte de découvrir.
Pour 2021, je me souhaite juste d’aller mieux et d’accepter enfin d’avoir quitté Barcelone si brutalement et sans l’avoir décidé vraiment. Et de pouvoir partir voyager, vivre dans un pays lointain ! Et d’avoir la santé, car finalement, c’est bien ça le plus important.
Bon réveillon à tous et à très vite !
8 commentaires
Je n’avais pas suivi toute ton année 2020 mais à la lecture de ton billet, je comprends très bien que tu te sentes si désemparée. Je pense que c’est normal et comme tu le dis très bien il faut l’accepter. J’espère que vous pourrez très vite repartir vers de lointaines contrées …en attendant très belles fêtes de fin d’année Bises Caro
Je ne connaissais pas ton blog avant ton arrivée dans la Nièvre, je ne savais pas que votre départ de Barcelone avait été aussi précipité. L’un de mes frères vit à Barcelone et travaillait dans le tourisme… C’est compliqué pour ceux qui sont partis comme vous, c’est compliqué pour ceux qui sont restés. Je vous souhaite une année 2021 plus douce avec des projets qui se réalisent et que tu avances doucement sur le chemin du mieux-être. Bon courage !
Je te souhaite de pouvoir retourner à Barcelone juste pour lui dire au revoir et merci car je crois vraiment que c’est la phase qu’il manque à ton deuil de cette vie d’avant. Très bon réveillon à toi aussi !
Je vous souhaite de réaliser vos projets.
Je comprends que ça ne soit pas simple pour toi.
En tout cas ton bilan est intéressant à lire.
Ohlalala j’imagine tellement le déchirement pour toi d’avoir quitté Barcelone de cette manière…
Mais je te souhaite de pouvoir y retourner embrasser tous ceux que tu n’as pas pu !
Et puis comme tu le dis, en cette période compliquée, la Nièvre c’est un peu le paradis !
Oh lala, quelle année 2020 par toi, j’espère que ça va mieux… De passer de la ville à la campagne ce n’est pas facile !
Je te souhaite une année 2021 beaucoup plus positive. Que vos projets se réalisent !
Merci et à vous aussi :)